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Arrêter de fumer par un SEVRAGE DES ADDITIFS


Il n’y a pas de dépendance physique à la nicotine seule, la dépendance physique est celle de l’association additifs + nicotine.

Donc un sevrage des additifs en fumant exclusivement du tabac sans additifs (pendant au minimum 6 semaines) suffit pour ne plus avoir de manque physique ! L’arrêt du tabac ou de la cigarette se fait alors sans ressentir de manque physique et sans prise de poids !

 

L’arrêt du tabac ou de la cigarette se fait alors sans ressentir de manque physique et sans prise de poids !

 

Cigarette

Cet article est écrit à partir de l’interview de Jean-Pol Tassin par Marc Kirsch, « Entretien avec Jean-Pol Tassin », La lettre du Collège de France, Hors-série 3 | 2010, mis en ligne le 24 juin 2010. : Entretien avec Jean-Pol Tassin
Vous pouvez voir un aperçu des précédentes théories de l’addiction ICI.

 

 

Quelques extraits choisis de Jean-Pol Tassin, je cite :

 

« En 1988, Gaetano Di Chiara et Assunta Imperato, à l’université de Cagliari, en Sardaigne, ont montré que tous les produits qui déclenchent de la dépendance chez l’homme, comme l’amphétamine et la cocaïne, mais aussi la morphine, l’héroïne, la nicotine et l’alcool, augmentent la libération de dopamine dans le noyau accumbens du cerveau. Elles stimulent ainsi le circuit de récompense. En revanche, cette théorie du renforcement positif n’explique pas pourquoi tous les produits et tous les actes agréables, comme le fait de se nourrir, ne déclenchent pas de dépendance. »

 

noyau-acumbens1

Le noyau acumbens est une structure neurale majeure du système de récompense

 

 

Marc Kirsch : Le problème principal dans la lutte anti-tabac est de combattre l’addiction. Votre équipe a publié en 2009 un article montrant que la nicotine seule ne suffit pas à créer cet état de dépendance. Comment expliquez-vous l’addiction ?

 

 

(…)Les neurobiologistes se demandent « que font les drogues ? » Ils constatent qu’elles ont un point commun, semble-t-il, c’est de donner du plaisir. Elles le font en libérant un neurotransmetteur : la dopamine. Celle-ci, quand elle est libérée dans une zone cérébrale appelée le noyau accumbens, active ce que l’on appelle le système de récompense – autrement dit, elle donne du plaisir. Ensuite, c’est elle qui va demander à ce que le produit continue à être consommé.
Le raisonnement courant est donc le suivant : c’est la dérégulation des neurones à dopamine qui explique l’addiction.
Pour ma part, j’ai travaillé pendant 20 ans sur la dopamine en croyant à ce raisonnement (au circuit de la récompense). Petit à petit, j’ai compris que ce n’était pas la dopamine qui commande ce système : elle déclenche le plaisir, mais la véritable origine de l’addiction, ce sont des dérégulations qui se produisent en amont.

 

 

 

Aujourd’hui, je travaille avec mon équipe dans cette nouvelle perspective. Il y a dans le cerveau des systèmes chargés de percevoir l’environnement :

 

 

  • Un premier système – noradrénergique – a pour fonction, le cas échéant, de le rendre intéressant, saillant.
  • Un deuxième système – sérotoninergique – est chargé de contrôler les impulsions :

 

C’est un dispositif qui, chaque fois que vous avez très envie de quelque chose, sert à contrôler cette envie et à réguler les réponses. Les deux systèmes sont liés et se contrôlent mutuellement : l’activation de l’un entraîne l’activation de l’autre, il y a un couplage entre eux. L’effet des drogues est d’activer simultanément les deux systèmes, ce qui crée du plaisir et donne une réponse neurobiologique.
Quand les deux systèmes sont activés de façon simultanée, le lien qui existe entre les deux se défait.

 

La personne qui a pris de la drogue de façon régulière est pour ainsi dire « découplée », c’est-a-dire qu’il n’y a plus de lien entre le désir et le contrôle : elle devient alors toxicomane dans la mesure où chaque évènement émotionnel intense devient trop intense et entraîne une situation de craving (un besoin compulsif et maladif).

 

Marc Kirsch : Diriez-vous, comme le professeur Gilbert Lagrue, que l’addiction est une maladie du cerveau ?

 

 

Je suis d’accord. J’ajouterai que, du point de vue neurobiologique, l’addiction est la conséquence de l’activation répétée de ces deux systèmes qui normalement sont liés et qui perdent ce lien. J’utilise la métaphore suivante :

 

 

  • la noradrénaline est un coureur de sprint,
  • et la sérotonine un coureur de fond.

 

 

Ces deux coureurs tournent sur un stade et sont reliés par un fil. Au coup de feu, le sprinter se met à courir et le coureur de fond le ralentit, le sprinter se fatigue mais le coureur de fond continue et tire à son tour le sprinter.

 

Quand vous prenez de la drogue vous faites courir les deux coureurs ensemble, à la même vitesse : vous les synchronisez. Une fois synchronisés, ils n’ont plus de raison d’avoir un lien puisqu’ils tournent ensemble. Si vous rééditez régulièrement cette opération, notamment parce que vous y trouvez du plaisir, vous faites disparaître le lien originel. Lorsque le lien est défait, vous ne pouvez plus réassocier les coureurs : ils continuent à tourner chacun à leur vitesse, de façon complètement désynchronisée. Et s’il y a un coup de feu, la noradrénaline se remet à sprinter, tandis que la sérotonine poursuit à son rythme, etc.
Dans ce modèle, une fois que le fil est rompu, vous êtes découplé, à vie, semble-t-il, et vous êtes découplé indépendamment du produit qui a induit cette situation. Autrement dit, la morphine va vous soulager même si vous êtes cocaïnomane.
Et de même, on le vérifie, la cocaïne soulage l’héroïnomane. Il y a un croisement spectaculaire. Pour supporter le manque, quand vous êtes morphinomane, ce qui donne des sensations intenses, vous allez prendre de l’alcool. De même, l’alcool va devenir la cicatrice de l’héroïnomanie. Les toxicomanes héroïnomanes vont finir alcooliques. 

 

 

En résumé, voici donc le nouveau concept de la pharmaco-dépendance que nous avons proposé : les drogues découplent les neurones noradrénergiques et sérotoninergiques, ces derniers devenant autonomes et hyper-réactifs.
Le toxicomane sevré est alors hyper-sensible aux émotions, et la drogue, en re-créant la situation qui a donné lieu au découplage, devient une source de soulagement temporaire.

 

On démontre cette dissociation pour l’alcool, pour la morphine, l’héroïne, l’amphétamine, la cocaïne. Tous ces produits entraînent la dissociation.
Reste la nicotine. Or justement, quand on étudie le cas de la nicotine, on s’aperçoit qu’elle ne produit pas cet effet(elle ne découple pas).

 

reponse_locomotrice_a_nicotine
Contrairement aux psychostimulants (amphétamine ou cocaïne) et aux opiacés (morphine ou héroïne) l’injection de nicotine n’entraîne pas de réponse locomotrice chez la souris, quelle que soit la dose

 

Marc Kirsch : La nicotine n’agit pas comme les autres drogues ? Elle n’est pas la cause de la dépendance au tabac ?

 

La nicotine ne déclenche pas ce découplage. Cela explique pourquoi, depuis des années, tous les modèles animaux sur la nicotine sont inopérants ou fonctionnent de façon très médiocre : mettez de l’amphétamine, l’animal se met à courir, mettez de la nicotine, il ne bouge pas. (…)

 

 

L’addiction (au tabac) n’est pas le produit de la nicotine à elle seule.

 

Nous avons essayé sans succès de produire avec la nicotine l’effet de découplage dont j’ai parlé. De même, avec les inhibiteurs de la monoamine-oxydase (IMAO) pris isolément, le découplage ne se produit pas.
En revanche, quand on associe les deux(les IMAO et la nicotine), ça marche (il y a découplage, dépendance).
Autrement dit, pour que la nicotine produise effectivement l’addiction, il faut lui associer soit des inhibiteurs de la monoamine-oxydase (IMAO), soit des produits qui ont la même action.

 

Marc Kirsch : (…) Peut-on se débarrasser de la dépendance ?

 

Pour l’instant, nos données suggèrent qu’une fois qu’un animal est découplé, il ne se recouple jamais. Même privé de drogues pendant six mois, il est toujours découplé. Le découplage semble irréversible. Cela correspond à ce que disent les cliniciens et les fumeurs eux-mêmes : « j’ai arrêté depuis 10 ans et je sais très bien que si je reprends une cigarette, je repars ». C’est exactement le symptôme.
Nous recherchons actuellement un moyen pharmacologique ou comportemental de « recoupler » et d’annuler en quelque sorte la dépendance. Mais ce n’est pas forcément indispensable. Il faudrait au moins parvenir à donner à la personne qui se trouve en état de manque – c’est un état psychique et non physique – le moyen de supporter ce manque lorsqu’il se manifeste, c’est-a-dire pendant un temps très bref, de l’ordre de quelques minutes. C’est effectivement ce que peut faire notre produit. Les effets sur l’animal sont spectaculaires.
Le nouveau modèle explique beaucoup de phénomènes et devrait permettre aussi de trouver des remèdes.

 

 




 

Qu’appelle-t-on un additif du tabac ?

 

Les additifs du tabac sont :

les agents de texture
les agents de saveur
les conservateurs

 

ajoutés au tabac dans l’opération appelée sauçage. Un tabac sans additifs est aussi appelé « tabac naturel » puisqu’il ne contient rien d’autre que du tabac.

 

Tous les tabacs (avec ou sans additifs) contiennent de la nicotine, des goudrons et du monoxyde de carbone (CO).

 

Pas de dépendance à la nicotine :

Rappelons qu’il n’y a pas de dépendance physique à la nicotine seule et que la dépendance physique est celle de l’association additifs sucrés + nicotine. Donc un sevrage total des additifs en fumant (paradoxalement) exclusivement du tabac sans additifs (pendant au minimum 6 semaines) suffit pour ne plus avoir de manque physique !

 

Attention, passer directement du tabac avec additifs au tabac sans additifs est souvent difficile à vivre au bout de 15 jours/3 semaines. Ainsi, je conseille fortement de faire un sevrage progressif des additifs comme expliqué plus bas :

 

En effet, lorsque l’on est complètement dépendant ou addict à l’association additifs sucrés + nicotine, le sevrage total des additifs est parfois trop brutal. Il peut provoquer un vrai syndrome de manque pendant plusieurs jours ou semaines accompagné d’une augmentation du nombre de cigarettes fumées puisqu’on a beau fumer, on est toujours en manque d’additifs.
Après avoir fumé une sans additifs, le manque physique d’additifs persiste. Alors, on fait ce que l’on fait d’habitude: on fume une autre cigarette en espérant combler son manque comme autrefois, mais comme elle est aussi sans additifs, le manque persiste ce qui donne envie d’en fumer une autre, seule chose que l’organisme sait faire pour combler le manque physique d’additifs.
Ainsi, par ce phénomène, le nombre de cigarettes fumées peut augmenter considérablement jusqu’à parfois doubler.
Certain fumeurs voient avec le temps leur manque s’atténuer, alors que chez d’autres il reste toujours là même après des années de sans additifs !
Il semble que certains arrivent à diminuer la sensation de manque en alternant des sans additifs et des additifs, alors que chez d’autres au contraire l’alternance d’additifs et de sans additifs augmente la sensation de manque qui a tendance plutôt pour eux à diminuer avec le temps. Ainsi, les effets du sevrage ne sont donc pas les mêmes selon les personnes et chacun doit estimer par l’expérience la méthode de sevrage qui lui convient le mieux.

 

Les additifs du papier :

 

Rappelons aussi que les cigarettes manufacturées (avec ou sans additifs dans le tabac) contiennent toutes des additifs dans le papier (qui donnent en général un léger manque physique). Chez certaines personnes, les additifs du papier peuvent provoquer une envie compulsive de fumer une autre cigarette. Ainsi, un sevrage des additifs se fait en roulant ses cigarettes avec du papier non gommé !

 

Le sevrage total des additifs :

 

Les additifs sucrés se transformant lors de leur combustion en acétaldéhyde qui est un antidépresseur IMAO des plus puissants qui soient, la dépendance est exactement celle de l’association antidépresseur IMAO + nicotine. Ainsi, le sevrage des additifs ne fonctionne pas pour les personnes déjà sous antidépresseur IMAO (ce qui est rare, les IMAO sont réservés à l’usage hospitalier). Dans ce cas, il faut s’orienter vers les gommes et patchs nicotiniques !

 

Si vous êtes sous antidépresseur non IMAO, la méthode doit fonctionner.

 

Le sevrage total des additifs du tabac est réalisable directement, mais est en général difficile à vivre au bout de 15 jours/3 semaines. En effet, c’est à ce moment là que l’on ressent un manque d’additifs pendant plusieurs semaines – voire mois – tout en fumant du tabac sans additifs !

 

La sensation étrange de n’avoir rien fumé après une cigarette sans additifs est le signe le plus marquant d’un manque d’additifs !
L’arrêt du tabac sans additifs se fait sans ressentir de manque physique ni prise de poids !

 

Les dépendances psychologiques et comportementales doivent, elles, faire l’objet d’un sevrage adapté.

 

Le sevrage progressif des additifs :

 

On peut aussi se sevrer progressivement des additifs comme montré dans l’exemple ci-dessous, où l’on suppose que la personne fume au départ des Marlboros Rouge. Cela permet de diminuer progressivement, de ralentir le besoin compulsif de cigarette.

 

1.On fait le sevrage en diminuant uniquement le pourcentage d’additifs des cigarettes fumées, et en gardant constant le taux de nicotine.

 

 

2.On continue de fumer la nouvelle marque pendant 15 jours/3 semaines obligatoirement (période pendant laquelle les additifs de l’ancien tabac font encore leurs effets) et on attend à partir de ce moment là que la consommation de cigarettes se stabilise.

 

Dans l’exemple plus bas : si vous fumiez 2 paquets par jour de Marlboro, en passant aux Gauloises Blondes bleues, il faut attendre 15 jours/3 semaines minimum et d’en fumer autant ou moins que deux paquets par jour avant de passer aux Peter Stuyvesant Rouge.

 

Et ainsi de suite. Le sevrage « additifs + nicotine » se fait ainsi progressivement et sans manque.
3.Pour cela, à partir du tableau Office Excel que vous avez téléchargé (Voir menu Tableaux des additifs), trier les données à partir des colonnes « Additifs totaux » et « Nicotine en mg » . Comment trier le tableau selon les additifs et la nicotine ?

 

 

4.Si vous fumez des cigarettes manufacturées, alors veiller grâce à la liste à diminuer le pourcentage d’additifs et à conserver à l’identique (ou aux environs) le taux de nicotine comme montré dans l’exemple suivant d’un sevrage des additifs d’un fumeur de Marlboros Rouge :
Marque                                    % additifs                  Goudrons                Nicotine                 CO
MARLBORO rouge                          9 %                           10 mg                  0,8 mg              10 mg
GAULOISES Blondes bleues      6,5 %                           10 mg                  0,8 mg              10 mg
PETER STUYVESANT Rouge       3 %                           10 mg                  0,8 mg              10 mg
YUMA jaune                                    0 %                             8 mg                    0,8 mg                9 mg

 

Lorsque l’on est arrivé à fumer des cigarettes manufacturées sans additifs (tabac naturel, 0 % d’additifs), il est nécessaire de poursuivre le sevrage en se sevrant des additifs du papier à cigarettes. Il faut alors rouler soi-même ses cigarettes avec du tabac à rouler naturel (sans additifs) et du papier à rouler sans additifs (non auto-combustible, éviter le Zig-Zag).

 

On roule dans un premier temps avec du papier gommé (avec colle) JOB SUP AIR ou équivalent (éviter le RAW qui colle au sucre, celui-ci rendant dépendant). Puis quand on a appris à rouler, on roule au papier non gommé JOB (sans colle et donc sans additifs).

 

 

Durée du sevrage des additifs :

 

Le SEVRAGE est TOTAL lorsque l’on roule son tabac naturel avec du papier non gommé (sans colle), puisque ni le tabac, ni le papier ne contiennent d’additifs.
Entre six semaines et trois mois après le début de la fume du tabac naturel (selon les personnes), le sevrage des additifs est terminé, vous pouvez alors vous arrêter sans ressentir de manque physique ni prendre de poids.

 

Vérifiez ici les additifs contenus par Marque : Pourcentage d’additifs et taux de nicotine, goudrons, monoxyde de carbone (CO)

 

 

source

 

 


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