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comment conserver des dents saines


Une alimentation de type chasseur-cueilleur permet de conserver des dents saines, et même de guérir les dents abîmées !

A l’heure actuelle, la prévention des caries et autres problèmes dentaires semble exclusivement basée sur le brossage des dents et la diminution des « sucreries ». A grand renfort de publicités, on nous vend telle brosse à dents électrique high-tech ou tel dentifrice révolutionnaire. Pourtant, en 1922 déjà, un couple de médecins britanniques, Sir Edward et Lady May Mellanby, découvraient que non seulement on pouvait éviter les caries dentaires avec une alimentation appropriée, mais surtout qu’une bonne alimentation permettait de guérir une dent endommagée !

Le rôle capital de la vitamine D

La dent se compose de l’ « émail » (partie externe de la dent), de la « dentine » (substance majoritaire constituant la dent), et de la «pulpe» (constituée de tissus vivants : nerfs et vaisseaux sanguins). La dentine primaire s’édifie au cours de la formation de la dent. Mais on parle de «dentine secondaire» ou «dentine réactionnelle» en référence à la dentine produite durant toute la vie, et en particulier en réaction à des lésions. A l’époque, Lady May Mellanby remarque en effet que la dent ne reste pas passive face à des agressions, comme les caries ou l’usure. La dent produit une réaction des odontoblastes, des cellules responsables de la formation de la dentine, et situées dans la pulpe dentaire, en créant une « dentine réactionnelle ». Mellanby teste l’impact de l’alimentation sur la production de cette dentine réactionnelle chez les chiens, et remarque qu’une alimentation riche en vitamine D, en calcium et en phosphore amène une production abondante de cette seconde forme de dentine. Et cela, qu’elle qu’ait été la structure de la dent au préalable : de « bonnes » dents ou de « mauvaises » dents. La vitamine D avait été découverte trois ans auparavant… par son mari, qui avait révélé son rôle dans la prévention du rachitisme. à l’inverse, une alimentation riche en céréales et pauvre en vitamine D provoque une faible production de dentine réactionnelle, et de surcroît une dentine pauvrement calcifiée. Autrement dit, la dent a un moyen de défense naturel qui lui permet de répondre aux attaques. Mais ce moyen de défense dépend de l’alimentation.

L’exemple Eskimo

Et il en est des chiens comme des hommes. Le couple Mellanby poursuit ses recherches et analyse le nombre de caries de trois groupes d’enfants, selon leur apport alimentaire. La conclusion est claire : il est possible de diminuer le nombre de caries par une alimentation riche en vitamine D et pauvre en céréales. Le groupe d’enfants qui a bénéficié d’une telle alimentation ne présente même plus de caries à la fin de l’enquête ! A la même époque, une étude avait d’ailleurs montré qu’un régime pour diabétiques permettait de stopper le développement des caries. Onze ans plus tard, en 1933, un autre couple de médecins, le Dr. Weston Price et sa femme, parcourent le Canada, pour rencontrer les peuples les plus coupés de l’industrialisation. Leur but : comparer leur dentition avec celle de peuples proches d’eux, mais qui ont opté pour un mode de vie industriel. Le Dr. Price a ainsi comparé les détériorations des dents, comme les caries, les déformations du palais, etc. Son intime conviction était que la santé de nos dents est un indicateur de notre santé globale. Les conclusions de son enquête sont claires : les populations Eskimos, qui ont opté pour un mode de vie industriel et pour sa nourriture, ont beaucoup plus de détériorations des dents que les populations qui ont gardé un mode de vie traditionnel nomade.
Mais que mangeaient-ils ? Leur alimentation se composait majoritairement des produits marins : saumon (cru et séché), œufs de saumon, phoque, morse, huile de phoque. Mais les Eskimos chassaient également le caribou, l’orignal, des oiseaux et des gibiers. Et ils ramassaient, en été, les noix, baies et fleurs qu’ils pouvaient trouver. Cela donne une alimentation riche en vitamine C (peau des baleines), en vitamine D (huile de phoque, qui servait aussi pour conserver de nombreux aliments), et en omega-3. Ce qui est intéressant, c’est qu’ils endommageaient leurs dents avec du sable résiduel présent dans les poissons et leurs œufs, ainsi qu’en utilisant leur dent dans le tannage des cuirs. Et pourtant, aucun signe de dégradation de leurs dents. Leur alimentation permettait à celles-ci de se régénérer. Le Dr. Weston Price fondera l’Institut de Recherche de l’Association dentaire américaine… bien que ses recherches n’aient pas modifié considérablement les pratiques alimentaires des décennies suivantes !

Bien absorber les minéraux

Pourquoi la vitamine D est-elle aussi utile ? En tant que vitamine liposoluble (soluble dans le gras), elle rend des minéraux comme le calcium, le phosphore et le magnésium disponibles pour notre organisme. Autrement dit, le plus important n’est pas tant de consommer de grandes quantités de calcium (avec des produits laitiers, par exemple, comme on le croit souvent), mais plutôt de faire en sorte que le calcium ingéré soit correctement absorbé par notre organisme. Et c’est le rôle des vitamines liposolubles. La vitamine D et la vitamine K2 favorisent donc la minéralisation des dents et des os. Inversement, les phytates présents dans les céréales rendent les minéraux non absorbables par notre organisme. C’est pourquoi on parle d’ « anti-nutriment », à l’instar du gluten. Vous pourrez bénéficier de la vitamine D par l’exposition au soleil et par la consommation de poissons gras. Mais si votre journée se passe majoritairement en intérieur, des compléments en vitamine D sont peut-être à envisager. La vitamine K2 est produite naturellement, dans une flore intestinale saine et abondante, par des bactéries dans le côlon, mais on en trouve aussi dans certains produits fermentés (fromage, beurre, etc.) ou encore dans les foies (foie gras, foie de volaille, foie de veau), les salamis, le bacon, le saumon, le maquereau, et les huiles de poisson. De manière logique, la vitamine K2 permet également de favoriser la densité osseuse, et réduit les risques d’ostéoporose.

Yves Patte

 

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